Dehors, dans les beaux jardins du marquis de Cesson-Sévigné, la mini Dragonne s’amusait à écrire des lettres à Sa coupine, Blanche. Bien sûr, il était difficile de déchiffrer l’écriture difforme de la petiote, mais visiblement la mini Duchesse ne semblait pas avoir trop de mal à la lire. Une fleur dans les cheveux, assise dans l’herbe douce, Azenora écoutait avec mélancolie les oiseaux chanter. Un énième pigeon voyageur fonça droit sur la mam’zelle. Elle déroula le parchemin enroulé, et le lut avec difficulté. Elle avait beau être cultivée pour son âge, elle n’avait que quatre ans et demi. Après maintes reprises de lecture, Azenora finit par se relever en hâte.
Ze suis invitée chez Blanche ! Cro bien ! Elle va pouvoir me faire visiter ses zoulis jardins à Elle ! Parce que vi, ze les connais par cœur ceux de mon oncle.
S’apercevant qu’elle parlait toute seule, elle courut jusqu’aux portes du manoir, traversa un, deux, trois couloirs, et trouva enfin sa môman. Un accord quelque peu réticent donné par sa môman. Sourire rayonnant, Aze se précipita aux écuries et hurla aux palefreniers :
Z’allez vous dépêcher ? C’est po compliquer de préparer un poney ! Ze suis pressée bougre d’âne que vous êtes !
Fulminant, Azenora finit par enfin grimper en selle. Bien qu’elle était ravie d’avoir eu un petit poney dés son jeune âge, il fallait bien avouer que Victoire n’était po une flèche. Elle fit une halte à l’auberge de Rohan. Faute d’être présente au moment dit, si elle pouvait éviter de se perdre. On lui indiqua brièvement le chemin à prendre, ce qui ne rassura en aucun cas la pestiote. Elle avait l’habitude de se promener au manoir, elle avait l’habitude de se promener dans les longs couloirs du château de Bretagne, mais jamais elle ne s’était aventurée toute seule sur les chemins obscurs qui l’entouraient. Les rênes étroitement serrés, elle lança Victoire au petit trot. Elle tourna à droite non à gauche…Euh finalement c’était pis t’être à droite ? Minzeuuuu ! Elle revint sur ses pas, observa attentivement le chemin de droite, puis celui de gauche. A l’aveuglette, elle prit le chemin de droite. A sa grande surprise et pour sa plus grande joie, Aze tomba nez-à-nez avec un graaaaaaaaaaaand portail. Légèrement intimidée, elle descendit, prit les rênes par la main, et s’avança en direction des gardes. Waouuuuuuh l’est beau et graaaaaand ce château, l’a raison Blanche. Elle stoppa sa course devant l’un des gardes, manquant de se faire écraser les pieds par Victoire. Le môôôsieur ne bougea pas, elle toussota, gênée par cette drôle d’attitude. Un garde ça ne parle po ? Etonnant…
Euh…Môôôôôsieur ? Euh…Youhou ! Vi en bas.
Le garde qui regardait droit devant lui, baissa les yeux et vit enfin la petite damoiselle, haute comme trois pommes.
Vous pourriez aller chercher mon amie, elle se nomme Blanche de Walsh de Serrant.
Et Azenora partit dans la contemplation de ses chausses, en attendant la venue de sa coupine.